"Dictator or not ?"
Critique de la raison pure en politique étrangère
Je le reconnais aisément : mes derniers articles ont flingué sans assez de discernement et avec un certain dogmatisme moraliste tous les manquements aux droits de l’Homme du président Sarkozy. A juste raison, cependant, puisque si Sarkozy, par un effet d’accumulation d’actes cyniques de realpolitik sans arrière-pensées, a fini par se mettre presque[1] tous les commentateurs à dos ; c’est qu’il y avait de quoi…
Laissons un peu Sarkozy de côté, puisqu’il tire la réflexion géopolitique vers le bas, et haussons notre réflexion d’un ton en ne nous jaugeant non pas en fonction de la politique sans pensée éprouvée ni logique apparente de notre président - en lieu et place de "realpolitik", le terme "politique opportuniste et média-dépendant" serait d’ailleurs plus juste dans son cas - mais en nous mettant à présent dans la peau d’un président normal (avec des états d’âme qui le travaillent, une conscience un tant soit peu fonctionnelle, un rapport à l’image moins important) qui, amené à rencontrer des dictateurs, des autocrates, des dirigeants de pays au rapport plus ou moins délicat, se pose les questions d’usage : « avec qui devrais-je parler, échanger, commercer, ou, au contraire, me fâcher, isoler, boycotter, etc. ? »
Les prochains billets s’attacheront donc à rendre compte de l’actualité internationale pays par pays tout en les conceptualisant de façon à répondre à une question simpliste qui sera le titre du dossier à venir: « Dictateur ou non ? »
[1] presque - si on excepte les journaux d’un marchand d’arme très connu qui entend profiter le plus longtemps possible de la posture décomplexée du président