Après Kadhafi, Assad ?
ll y a quelques mois de ça, Kadhafi (qui, aujourd’hui, torpille l’union de la méditerranée cher à Sarkozy[1]) était reçu en grande pompe par la France. L’apothéose symbolique de sa réhabilitation internationale - longuement négociée et durement acquise depuis 2003 suite à la signature du traité de non prolifération nucléaire et la libération d’infirmières bulgares (sans oublier le règlement de ses passifs terroristes).
Aujourd’hui, c’est Bachar El Assad, le président syrien, qui s’apprête à croiser le premier ministre israélien pendant une réunion autour du projet méditerranée et assister dans la foulée au défilé du 14 juillet.
Loin de moi l’idée de critiquer la stratégie du tapis rouge, crier au scandale, etc. L’important est ailleurs ; il est de savoir ce que ces gestes dénotent…
Et dans le cas de la Syrie, elle dénote beaucoup de choses : ce pays qui, il y a encore quelques années, était promis au même sort que l’Irak, n’est plus cité dans les fatwas américaines. Ayant finalement accepté le compromis qui a abouti à nommer le général maronite Michel Sleimane à la présidence du Liban, puis organisé la nouvelle trêve entre le Hamas et Israël, celle-ci s’apprête à discuter avec Israël – sous l’égide des turcs – au sujet du plateau du Golan. Ses ambitions nucléaires ont de plus été stoppées par un raid israélien passé un peu trop inaperçu…
Le parallèle avec la Lybie est finalement assez troublant : deux dictateurs, issus de fractions minoritaires dans leurs pays respectifs, mais au pouvoir peu disputé, qui tentent de se réhabiliter sur le plan international en donnant les gages nécessaires à l’occident, cherchant ainsi à recevoir en retour la garantie durable qu’aucun des puissants du monde ne tentera de les déstabiliser…
Ou comment changer de visage dans l’imagerie bons/méchants de l’Occident bien pensant…